Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/229

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légal quand il naît et existe librement, et qu’il résulte d’un pur sentiment d’attraction morale, réciproque entre l’homme et la femme. En cela seul est la légalité du mariage selon la loi de Dieu et non pas en l’inscription sur un registre de police et le paiement d’une certaine somme. Tout mariage né de l’attraction morale réciproque sera légal devant Dieu, bien que n’étant pas inscrit sur un registre de police, et bien que la majorité des hommes ne reconnaissent pas sa légalité ; et toute autre union nuptiale faite non librement, mais par la force ou par lubricité ou par calcul, sera toujours illégale devant Dieu, bien qu’inscrite sur tous les livres de police et reconnue légale par tous les hommes.

Ainsi nous pensons que Dieu seul peut légaliser l’union nuptiale, et c’est pourquoi nous ne pouvons pas consentir à ce que la légalisation de nos mariages soit transmise du domaine de Dieu à celui de la police. Quant au divorce, nous pensons que tout homme qui divorce commet l’adultère et force la femme à le commettre également, et que ceux qui se marient avec un divorcé ou une divorcée commettent l’adultère. Mais, d’autre part, nous reconnaissons que la loi