Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/246

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ce que, pour le mariage, ils conseillent de vivre dans l’affection et l’entente et, pour le divorce, tâchent de réconcilier les époux ; tout le reste est laissé à l’appréciation des époux. De même nous n’avons jamais recours aux institutions et aux agents du gouvernement en ce qui concerne les biens, les fonctionnaires n’ont jamais mis aucun de nous en possession d’un héritage, personne n’a fait de partage par le tribunal, les biens de nos orphelins n’ont pas été mis sous tutelle, on n’a pris aucune mesure protectrice, et entre nous il n’y eut jamais de discussion judiciaire. Une fois, cependant, il y a quinze ans, une grave discussion naquit parmi nous à propos d’un bien commun, et pour faire justice, nous nous sommes adressés aux autorités ; mais de cette démarche il est résulté parmi nous une telle injustice et une telle méchanceté que la vie était impossible et que nous étions près de la perte morale. Mais grâce à la protection divine, nous nous sommes repris à temps, nous avons renoncé à la source du mal et de la violence, et en supportant de graves privations et tourments, nous sommes revenus à la vie libre, guidés seulement par la conscience que nous ont léguée nos ancêtres.