Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/44

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avait entendu parler du mouvement religieux qui s’accomplissait dans leur milieu, nous accompagnait.

Dans une vaste chambre de l’hôtel, nous rencontrâmes trois hommes de haute taille, vêtus d’habits fort beaux, mi-campagnards, mi-cosaques. et qui nous saluèrent avec amabilité et même avec quelque solennité. C’étaient les Doukhobors : le frère de Pierre Veriguine, V. V. Veriguine, V. G. Verischaguine, mort depuis en se rendant en Sibérie, et V. I. Obietkov.

Nous fûmes tous frappés de l’air digne de ces hommes, en qui se décelait sinon une particularité de race, au moins une particularité nationale. Aucun de nous n’a rencontré de tels hommes en dehors du milieu doukhobor.

L. N. Tolstoï les interrogea beaucoup sur leur vie et leurs opinions. Le temps passait très vite et le peu que nous savions de leur passé ne nous permettait pas d’entrer dans beaucoup de détails ; nous ne pouvions qu’échanger des phrases générales. À la plupart des questions de L. Tolstoï, sur la violence, la propriété, le végétarianisme, leurs réponses se trouvèrent en accord avec les idées de leur interlocuteur. Mais quand