Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/46

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Tolstoï écrivit son adresse. J’ai maintes fois observé les rencontres de Tolstoï avec d’autres hommes et j’ai toujours remarqué une certaine émotion provoquée par son nom, je fus surpris de voir qu’il ne faisait aucune impression sur les Doukhobors. Évidemment, si même ils avaient déjà entendu le nom de Tolstoï, ils considéraient celui-ci comme un homme tout à fait ordinaire, comme chacun de nous, c’est-à-dire, comme tout homme leur exprimant quelque sympathie. Nous ne les revîmes jamais.

Bientôt nous apprenions, je ne sais plus par quelle voie, que nos trois connaissances étaient arrêtées : Veriguine et Verischaguine, peu après leur retour au Caucase, et Obietkov en revenant de Sibérie.

Leurs prédictions mystérieuses se sont réalisées. Au printemps 1895, nous apprîmes par les journaux le refus du service militaire de Lebediev et de ses compagnons, l’arrêt du conseil les condamnant au bataillon disciplinaire. Au mois d’août de la même année, Khilkov nous fit savoir qu’ayant brûlé solennellement leurs armes, les Doukhobors avaient été massacrés par les Cosaques. Cette nouvelle provoqua mon