Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/59

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s’accroît sans cesse. Aussi est-il impossible à un Doukhobor de les savoir tous, chacun en sait une partie, et pour connaître le Livre de la vie tout entier, il ne faudrait pas interroger un seul Doukhobor, mais tout le peuple parmi lequel il est dispersé. Pour reconstituer au complet Le livre de la vie, il faut pour ainsi dire faire l’addition des mémoires et des cœurs des Doukhobors. Ce livre est partiellement transmis de père en fils, verbalement, et il ne peut disparaître, même avec la fin du monde, puisque l’âme immortelle ne peut périr, plutôt se perdra notre Bible, le livre périssable, mortel ; c’est-à-dire que les paroles divines se perdront, comme cela s’est déjà produit dans l’exposé infidèle des évangélistes pour le sermon de Jésus-Christ, et par beaucoup d’erreurs introduites dans la Bible, grâce à la traduction inexacte de la langue dans laquelle se sont exprimés les prophètes, le Christ et les Apôtres. »

Les conceptions morales des Doukhobors sont les suivantes : tous les hommes sont égaux, et les distinctions extérieures n’ont aucune valeur. Les Doukhobors ont transporté sur les autorités gouvernementales cette idée de l’égalité. Les fils de Dieu, disent-