ses craintes étaient chimériques, mais il éprouvait le besoin impérieux d’être rassuré.
« Je suis venu te dire qu’il n’est pas encore trop tard : que tout peut encore être réparé.
— Quoi ? Je ne comprends pas. Qu’as-tu ?
— J’ai… ce que j’ai cent fois dit et pensé… Je ne suis pas digne de toi. Tu n’as pu consentir à m’épouser. Penses-y ! Tu te trompes peut-être. Penses-y bien. Tu ne peux pas m’aimer… Si… mieux vaut l’avouer… continua-t-il sans la regarder. Je serai malheureux, n’importe ; qu’on dise ce que l’on voudra ; tout vaut mieux que le malheur !… maintenant, tandis qu’il est encore temps…
— Je ne comprends pas, répondit-elle en le regardant effrayée, que veux-tu ? te dédire, rompre ?
— Oui, si tu ne m’aimes pas.
— Tu deviens fou ! — s’écria-t-elle, rouge de contrariété. Mais la vue du visage désolé de Levine arrêta sa colère, et, repoussant les robes qui couvraient les chaises, elle se rapprocha de lui.
— À quoi penses-tu ? dis-moi tout.
— Je pense que tu ne saurais m’aimer. Pourquoi m’aimerais-tu ?
— Mon Dieu ! qu’y puis je ? dit-elle, et elle fondit en larmes.
— Qu’ai-je fait ! » s’écria-t-il aussitôt, et se jetant à ses genoux il couvrit ses mains de baisers.
Quand la princesse, au bout de cinq minutes, entra dans la chambre, elle les trouva complètement