Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/135

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Alors, le cadet dit à l’aîné : — Allons ensemble, peut-être pourrons-nous traverser cette rivière, prendre les oursons, les porter dans cette maison et trouver tous deux le bonheur.

Mais l’aîné répondit :

— Je n’irai pas chercher les oursons, et je ne te conseille pas non plus de le faire. D’abord, on ne sait pas si cette inscription est vraie, peut-être n’est-elle faite que pour attraper les passants ; puis, il est possible que nous l’ayons mal lue ; ensuite, en admettant que ce soit la vérité, nous passerons la nuit dans la forêt, nous ne trouverons pas la rivière, et nous nous égarerons. Même en trouvant la rivière, pourrons-nous la passer ? Elle est peut-être large et rapide, et, si nous la passons, est-il si facile de prendre les oursons ? L’ourse peut nous égorger, et nous trouverons la mort en fait