Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, lorsqu’il y aura tant de malades, de blessés et de morts, qu’on ne suffira plus à les ramasser, et lorsque l’air sera si corrompu par la pourriture de cette chair à canon, que les chefs eux-mêmes en seront incommodés, alors on s’arrêtera pour quelque temps ; on recueillera tant bien que mal, les blessés, on entassera les cadavres dans des fosses qu’on couvrira de chaux, et puis, on conduira encore les survivants, la foule des gens trompés, plus loin, toujours plus loin, jusqu’à ce que les moteurs du mouvement en soient lassés, ou que ceux qui avaient un désir en aient obtenu la satisfaction.

Et, de nouveau, les hommes s’endurciront, se mettront en fureur, deviendront semblables à des bêtes, et l’amour dimi-