Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/255

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sion qu’il avait toujours, maintenant, en s’adressant à elle.

— Rien. Tout va bien, répondit Kitty en souriant. Et toi, comment vas-tu ?

— On a apporté trois fois plus que la charrette peut contenir. Viens-tu au-devant des enfants ? J’ai fait atteler.

— Quoi ! tu veux emmener Kitty en break ? dit la mère d’un ton de reproche.

— Mais nous irons au pas, princesse.

Lévine n’appelait jamais sa belle-mère maman, comme le font d’ordinaire les gendres, et la princesse en était offensée. Mais bien que Lévine aimât et respectât la princesse, il aurait cru porter atteinte au souvenir de sa mère en lui donnant ce nom.

— Viens avec nous, maman, dit Kitty.

— Je ne veux pas voir ces folies.

— Alors j’irai à pied. C’est très bon pour moi, dit Kitty se levant pour prendre le bras de son mari.

— C’est bon en effet, mais il ne faut pas exagérer, dit la princesse.

— Eh bien, Agafia Mikhaïlovna, la confiture est-elle faite ? demanda Lévine souriant à la vieille bonne pour la dérider. La nouvelle méthode est-elle bonne ?

— On prétend que c’est bien. Moi, je les trouve trop cuites.

— Cela vaut mieux, Agafia Mikhaïlovna, du moins