Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/429

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et enfin les zemstvos, était actuellement Snetkov. Ce Snetkov était un homme de la vieille roche, qui avait gaspillé une fortune considérable, un homme bon et honnête en son genre, mais incapable de comprendre les besoins des temps nouveaux. Dans n’importe quelle question il tenait toujours le parti de la noblesse et se déclarait l’adversaire de la diffusion de l’enseignement primaire ; il attribuait aux zemstvos, qui devaient avoir une si grande importance, le caractère d’une classe. Il s’agissait de mettre à sa place un homme aux idées nouvelles, entendu aux affaires et capable d’extraire de la noblesse, en tant qu’élément des zemstvos, les éléments de « self-government » qu’elle pouvait fournir. La riche province de Kachine qui, en toutes choses, marchait de l’avant, pouvait, si l’on savait user des forces qui y étaient concentrées, servir d’exemple au reste de la Russie. C’est ce qui rendait les nouvelles élections aussi importantes. À la place de Snetkov on proposait de mettre Sviajski ou mieux encore Névédovski, un homme éminent, autrefois professeur et ami intime de Serge Ivanovitch.

La réunion fut ouverte par le gouverneur de la province, qui, dans son discours, exhorta les gentilshommes à choisir leurs élus non de parti pris, mais en se préoccupant uniquement du bien public et de celui de l’État ; il exprima l’espoir que la noblesse de Kachine serait comme toujours fidèle