Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/317

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va pas bien. J’ai commencé par cracher dans la cruche de kvass pour donner mal au ventre à Ivan. Je suis allé sur son bien et j’ai durci le sol pour qu’il ne puisse pas labourer ; je pensais qu’il ne pourrait pas labourer ; mais l’Imbécile est venu avec sa charrue et s’est mis à soulever la terre. Il s’y donnait beaucoup de peine et continuait quand même. Alors je lui ai cassé sa charrue. Il retourna à la maison, en prit une autre et se remit à labourer. Je suis alors entré sous la terre pour saisir le soc ; mais je n’ai pu le retenir ; il poussait toujours sa charrue, et le soc était aiguisé : il m’a mis les mains en sang. Il a presque tout labouré ; il ne reste plus qu’une seule bande. Venez m’aider, mes frères, car si nous ne prenons pas le dessus sur lui, tous nos efforts seront perdus. Si l’Imbécile continue à travailler, ils ne sentiront point la misère. Il nourrira ses deux frères.

Le diablotin de Simon le Guerrier promit de venir l’aider le lendemain ; et ils se séparèrent.