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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/318

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III

Ivan avait labouré tout son champ, sauf une seule bande. Il vint achever son travail. Il avait mal au ventre, cependant il lui fallait labourer. Il détachait la terre du soc, renversait la charrue et revenait entreprendre un autre sillon. Mais à peine avait-il commencé ce nouveau sillon, qu’il se sentit arrêté comme par une racine. C’était le petit diablotin qui s’était accroché au soc et le retenait : « Comme c’est étrange, pensa Ivan, il n’y avait pourtant là aucune racine et en voilà bien une ! »

Il enfonça sa main dans le sillon, et en tâtonnant, rencontra quelque chose de mou. Il saisit l’objet et le retira. C’était noir comme une racine, et sur cette racine quelque chose remuait : « Ah ! un diablotin vivant ! Tiens, sale bête ! »

Et Ivan fit le geste de lui briser la tête contre le sol. Mais le diablotin se mit à geindre :