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Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/231

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filent une dernière fois. Something dark and sullen on the valley. Remonte le charmant et agreste vallon de Burbe ; fonds de prairies coupés d’arbres et de lignes de haies, comme en Normandie. Une dernière vue sur les glaciers de Crabioules.

On traverse un coin de la forêt. Le temps est étrange ; derrière nous, les lignes des montagnes sont d’un bleu épais, mat et intense, se détachant comme de l’encre sur la teinte jaunâtre et fauve des nuages. Air si différent de l’air vif et matinal des montagnes ! air tiède et mou, brise faible et comme expirante qui vient mourir contre nous, comme le vent de la fin du monde dans mon rêve d’enfance, comme l’attente de quelque chose de sinistre. Tout est langueur dans la nature. Triste, pesante, mais poétique matinée ; c’est la tranquillité de l’automne avec la chaleur de l’été.

Rencontré des Espagnols qui portent à Luchon, dans des corbeilles, de vermeilles fram-