Aller au contenu

Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 23 —

fralches et sur l’heure, et assaisonnées de l’appétit, du grand air, de la bonne humeur, de la perspective du plaisir à venir, font passer de si délicieux instants, et jettent dans un jucundum oblivium.

Nous partons, et nous nous lançons à fond de train à travers la riante vallée au delà de Saint-Réal, où coule la Garenne. Enivrés de mouvement, de grand air, de galop. Plaisir d’une cavalcade et d’une nombreuse société ; mais la vue calme et recueillie des beautés de la nature y perd ; le paysage ne sert plus que de cadre. Traverse le dernier village français, Fos ; tous les habitants sont sur leurs portes. À Pont-du-Roi, qui est la frontière, les voitures s’arrêtent. — Le passage semble fermé par de hauts et âpres rochers. La vallée s’élargit bientôt ; le pays change de caractère ; l’aspect est plus âpre, plus nu, plus coloré. Les tons frais de la verdure ont fait place aux nuances rouges, jaunes, blondes.