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Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/45

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l’équilibre à chaque instant. C’est parmi ces déchirements qu’un sentier facile a été tracé. Vers le sommet, il devient très-raide ; les lacets retournent abruptement sur eux-mêmes ; c’est très-joli de voir la caravane s’enrouler en spirale, les chevaux suspendus les uns au-dessus des autres. Énorme précipice qui descend rapidement et va tomber dans le lac ; au-dessus de nous, la petite fente qui seule livre passage ; une porte étroite resserrée entre deux jambages taillés droits. L'intérêt va croissant, et pour ainsi dire stringendo avec le chemin ; enfin, le port de Vénasque franchi, on se trouve en face de l’énorme masse de la Maladetta, qui se découvre tout à coup de l’autre côté, encadrée dans la porte et s’en dégageant peu à peu.

Grand effet de surprise que tout cet ensemble de la montagne se présentant subitement, en entier, proche à le toucher, sans obstacle, sans rien qui gêne la vue. Une profonde vallée nous en sépare, où repose the bulky mountain, le