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Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/85

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mets déjà touchés de la lumière, qui descend, envahit et anime de plus en plus le paysage. Les gens du lac, sortant du lit et grelottants, allument leur foyer. On sent le frisson du matin. Mangé un morceau de pain à la cabane. Nous passons le lac en bateau. Il est encore endormi, mort et terne ; pas un souffle ni un rayon sur ses eaux sombres et uniformes. La cascade tombe morne. Mais il y a un certain charme dans ce recueillement en elle-même de la vie qui n’est pas encore née. Das an sich sein. Nous sommes dix minutes sur l’eau.

Au-dessus du lac, à la hauteur de la cascade, on s’enfonce dans un couloir étroit et pierreux qui arrive par un petit port en vue du second lac (Espingo), à six heures vingt-cinq minutes. Laissé à droite Espingo, lac bleu, abrité sous un grand mur de rochers, qui l’enveloppent et le dominent, et ayant devant nous le troisième lac (Saounsal), d’un vert clnir blanchâtre. La scène en face de