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conformes aux plans qu’ils présentaient. Heureusement le Gouvernement était aussi prudent qu’économe. Il rejeta donc les projets des architectes qui l’auraient entraîné à de trop grandes dépenses, et il préféra utiliser les maisons de Paris telles qu’elles étaient et les adapter tant bien que mal à leur destination nouvelle, plutôt que de se lancer dans le système coûteux d’une démolition et d’une reconstruction universelles.

Mais avant de donner le détail de cette transformation de la capitale, disons d’abord comment l’Administration s’y était prise pour exproprier toutes les maisons de Paris et en devenir le très-légitime possesseur. Cette acquisition de toute une ville est d’autant plus remarquable comme opération financière, que l’État, lors de l’avènement de la République, devait aux particuliers plus de 80 milliards et n’avait pas un centime en caisse.

Loin de s’effrayer de cette pénurie, et sachant parfaitement que la France était assez riche pour payer ses anciennes dettes et en contracter de nouvelles, le Gouvernement, dès qu’il fut solidement établi, se hâta d’exproprier toutes les maisons de Paris en en payant régulièrement le prix à leurs propriétaires. Ce payement, il ne le fit pas en espèces métalliques, puisqu’il ne possédait pas un centime. Il ne le fit pas davantage en papier-monnaie qui eût été immédiate-