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En cela l’égalité n’est nullement choquée ; car, d’une part, tous les enfants subissant les mêmes examens, ceux qui ne les passent pas convenablement ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes, et, d’un autre côté, les jeunes gens qui embrassent la carrière du Commerce et de l’Industrie ne sont pas très à plaindre, et avec de l’activité et de l’intelligence ils peuvent acquérir une position sociale parfaitement équivalente à n’importe quelle profession libérale.

Le Gouvernement ne se borne pas à vérifier si les jeunes gens ont des aptitudes réelles pour les états auxquels ils se destinent, mais il détermine le nombre des apprentis à faire dans chaque industrie. Cette réglementation de l’apprentissage a paru tout à fait indispensable pour assurer la prospérité du pays et faire que chacun puisse vivre confortablement en exerçant le métier qu’on lui a appris.

Autrefois, sous l’ancien régime, lorsque l’apprentissage n’était soumis à aucune règle et que les jeunes gens choisissaient leur état au hasard, voici ce qui arrivait : certaines professions, réputées bonnes ou faciles à apprendre, étaient encombrées et ne pouvaient pas nourrir tous ceux qui les exerçaient. Il y avait donc une concurrence effrénée entre les ouvriers d’une même partie, ce qui amenait forcément l’abaissement des salaires, le chômage et la misère. Les travailleurs