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pour se distraire, les couplets de la Marseillaise.

De leur côté, les souverains de l’Europe s’étaient entendus entre eux, et pour nous recevoir dignement, ils avaient aussi choisi un grand nombre d’ambassadeurs semblables aux nôtres, sauf que leurs uniformes étaient différents. Les deux cortèges diplomatiques se rencontrèrent au milieu d’une vaste plaine, et, sans autre cérémonie, ils s’abouchèrent immédiatement et se mirent à échanger des explications.

D’abord, les envoyés français commencèrent par présenter une série de notes préliminaires composées de boulets rayés et de balles chassepot, notes qui convainquaient immédiatement et réduisaient au silence tous ceux qui en prenaient connaissance. Mais les rois étrangers observèrent que ces arguments-là étaient déjà bien vieux, bien usés et ne leur apprenaient rien de neuf sur les inconvénients des batailles rangées. Nos ambassadeurs convinrent en effet que ce genre de raisonnements était assez ancien et que depuis on avait trouvé beaucoup mieux.

Pour en donner la preuve, ils envoyèrent aussitôt bon nombre de protocoles constitués par des boulets et des balles explosibles. Ces protocoles s’adressaient, non plus à des hommes isolés, mais à des compagnies entières à qui elles ôtaient toute envie de jamais livrer aucun combat. Les Princes coalisés goûtèrent beaucoup l’esprit et la