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lard, aller à âne, se promener sur l’eau, se rafraîchir au buffet, etc. Tous les mariés du même jour, se trouvant ensemble dans ces résidences, y font facilement connaissance, et de ces rencontres fortuites entre les jeunes ménages, naissent souvent des amitiés solides et durables.

Cependant, à tous ces divertissements, l’heure du dîner arrive vite. Le repas de noce est offert par l’État aux mariés et à leur cortège, et il est servi avec un luxe inouï. Dans une salle à manger magnifiquement décorée et telle que n’en eurent jamais les plus riches souverains, une table surchargée de porcelaines admirables, d’argenterie merveilleuse et de cristaux étincelants offre aux invités un choix infini des mets les plus délicats et des vins les plus renommés.

Le Gouvernement a voulu que les plus pauvres connussent, au moins une fois dans leur vie, toutes les merveilles de l’opulence et tous les raffinements de la civilisation, et que le jour de leur mariage fût marqué dans leur souvenir comme un jour de félicité parfaite, si toutefois la richesse, poussée à ses dernières limites, suffit pour donner le bonheur.

La réalisation de ce vœu coûte cher à l’Administration, mais c’est là une dépense sur laquelle personne ne cherche à lésiner, parce que tout le monde en profite, et que cela encourage le mariage, pour lequel les Socialistes n’ont pas beaucoup de