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munication avec eux, afin de savoir ce qu’ils sont devenus et de leur demander des conseils.

L’oraison funèbre achevée, on enlève le cercueil, le convoi funéraire se reforme et l’on se dirige par les sous-sols vers le chemin de fer menant au cimetière. Ce chemin de fer part du Palais international à la pointe de l’île Saint-Louis ; il longe le quai de l’Arsenal, traverse le faubourg Saint-Antoine, puis Saint-Mandé, et se termine dans le bois de Vincennes où il se divise en plusieurs embranchements.

C’est ce bois qui sert de cimetière aux Socialistes. Du reste il n’a pas changé d’aspect malgré sa nouvelle destination. En effet, la religion socialiste, différant en cela de tous les autres cultes, n’élève aucun tombeau à ses morts. Des arbres, du gazon, des fleurs, voilà tout ce qu’on trouve dans ces cimetières et l’on n’y voit même pas de ces légères élevures de terrain qui dessinent la forme d’un cercueil et indiquent la place où quelqu’un a été enterré.

Rien dans ces nécropoles ne rappelle la mort si ce n’est de petites épitaphes perdues dans les hautes herbes, où l’on a inscrit le nom et la profession des défunts avec la date de leur naissance et de leur décès. Quand on désire avoir plus de renseignements sur un mort, on n’a qu’à se rendre dans de petits kiosques où l’on trouve des registres contenant par ordre de date tou-