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Cependant, dans tous les pays dits de grande culture, là où les travaux agricoles ont quelque chose d’industriel, l’Administration resta en possession des biens qu’elle avait expropriés et les loua à long terme, à des fermiers intelligents qui y gagnaient largement leur vie, tout en payant une notable redevance à l’État.

Le Gouvernement conserva de même la propriété de toutes les forêts ainsi que celle des landes et des bruyères qui parurent propres au reboisement. Les bois étant reconnus indispensables pour prévenir les inondations, il y avait un intérêt de premier ordre à les laisser entre les mains de l’État. Du reste, bien loin d’en souffrir, l’exploitation forestière n’en devint que plus intelligente et plus avantageuse, et, grâce au zèle de l’Administration, on vit des espaces immenses autrefois abandonnés, se couvrir de plantations et devenir bientôt de vastes forêts.

L’expropriation générale de toutes les terres affermées eut pour la prospérité de la France les conséquences les plus heureuses. D’abord elle rapporta gros au Trésor, car bien entendu, l’impôt sur le revenu fonctionna comme de coutume et rogna sans merci toutes les rentes allouées qui dépassaient 12,000 fr. D’une autre part, dès que le sol se trouva possédé par ceux qui le cultivaient, il décupla de fécondité ; il fournit une masse de denrées agricoles aux populations des