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Mais, et c’est là la condition essentielle de toutes les associations ouvrières, le gain de celles-ci doit être partagé entre tous les sociétaires, proportionnellement au temps que chacun d’eux a travaillé et sans tenir aucun compte du plus ou moins d’habileté des ouvriers. Du reste, dans toutes ces associations, ce sont les membres participants qui s’administrent eux-mêmes, nomment leur gérant et se distribuent entre eux le travail comme ils l’entendent, l’Administration ne s’occupant que d’une chose, c’est que ses commandes soient bien exécutées et que le prix en soit partagé proportionnellement aux heures de travail de chaque sociétaire.

Au lieu de s’associer entre eux ou de se mettre à leur compte, beaucoup d’ouvriers de l’an 2000 préfèrent travailler chez un patron qui leur donne chaque jour un salaire convenu. Ils sont ainsi plus tranquilles, plus exempts de soucis ; quand ils ont fait leur journée, ils sont sûrs qu’elle leur sera payée le prix fixé, tandis que les travailleurs libres ou associés ont toujours le tracas de se procurer des outils, d’acheter des matières premières, d’obtenir des commandes, etc., et se donnent souvent beaucoup de mal pour gagner autant ou même moins que s’ils étaient salariés.

Le Gouvernement socialiste ne gêne en rien ces ouvriers qui désirent travailler chez des patrons, et il respecte leur liberté, comme il res-