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pires que ceux d’aujourd’hui ; parfois même j’ai exagéré à dessein leurs défauts, tant j’avais peur de tomber dans l’utopie si ridicule de la perfection universelle.

Toutes les reformes que j’ai indiquées portent donc, non sur les hommes eux-mêmes, mais sur les institutions qui les régissent. Pour les mettre en pratique, il ne serait pas nécessaire d’attendre que les citoyens soient devenus plus éclairés, plus vertueux et plus désintéressés qu’ils ne le sont présentement, mais il suffirait de faire quelques lois nouvelles, d’en supprimer quelques autres, et la République sociale fonctionnerait avec les Français actuels tout aussi bien qu’avec ceux de l’avenir.

Dans tout le cours de mon livre, j’ai supposé que nous vivions en l’an 2000 et que mes réformes, acceptées déjà depuis longtemps, avaient porté tous leurs fruits. C’est là un procédé littéraire pour donner aux idées une forme plus saisissante et mettre les choses mêmes sous les yeux. En comparant la Société de l’an 2000 avec celle d’aujourd’hui, le lecteur pourra aisément en faire la différence et choisir celle des deux qui lui semblera la meilleure.