Page:Tony Moilin - Paris en l'an 2000 - Librairie Renaissance et l'auteur - 1869.djvu/74

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et acquiert une certaine publicité, on le distingue immédiatement du simple troc, et c’est la notoriété même du délinquant qui le dénonce et attire sur lui les sévérités de la Justice.

Les ventes, les échanges que les citoyens font entre eux doivent toujours avoir lieu au comptant. Tous les billets, toutes les promesses de payement sont considérés comme nuls et n’ont aucune valeur devant les tribunaux, celui qui ne s’est pas fait solder en livrant sa chose étant réputé en avoir fait cadeau. Cette suppression de la vente à crédit n’entrave en rien les marchés sérieux et honnêtes, car la Banque nationale prête de l’argent à tous ceux qui en ont besoin, pourvu bien entendu qu’ils présentent des garanties morales ou matérielles de remboursement. Mais, et c’est là sa raison d’être, l’abolition du crédit entre particuliers a coupé court à la spéculation, à l’usure, aux affaires véreuses et à toutes ces transactions déloyales qui, sous l’ancien régime, dépouillaient les travailleurs au profit de gens qui ne travaillaient pas.

Pour les mêmes raisons, il est absolument interdit de louer un immeuble soit à bail soit autrement. Celui qui possède une maison ou une terre doit habiter lui-même, cultiver lui-même son bien ou alors s’en défaire et le vendre à qui veut l’acheter.

Lorsque, malgré cette interdiction, un citoyen