Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



QUATRIÈME JOURNÉE.


La carte à payer est excessivement modérée, presque nulle, comme le souper ; de plus, l’hôte nous fait ses excuses de nous avoir affamés au profil des survenants, qu’il a ensuite affamés au profit d’autres survenants. Il n’y a donc pas moyen de se fâcher : c’est presque toujours le cas, quand on ne commence pas par là. Un excellent et copieux déjeuner nous remet à neuf, et nous partons.

Le ciel est nuageux, les sommités sont voilées, et ceci nous aide à renoncer à la course du Brévent, que nous avions d’abord projeté de faire. Quand même nous n’avons pas besoin de guide pour nous rendre à Saint-Gervais, nous ne laissons pas que d’engager dès ici Jean Payod pour autant de jours que durera notre excursion autour du mont Blanc. C’est sottise, en effet, que de se priver, pour quelque motif de minime économie, de l’avantage d’avoir un guide de Chamonix ; car d’avance on peut compter que ce guide sera expérimenté, rempli de complaisance, exempt de hâblerie, décent de ton et de manières, et sachant fort bien ce