des cafés, et y proclame la prochaine et glorieuse transformation du vieux Valais en un Valais brillamment renouvelé, lui, fidèle au passé, en garde les coutumes, en révère la mémoire, et, à mesure que s’échappe l’espoir, il se cramponne aux souvenirs.
L’autre hôtel où nous sommes introduits appartient à une jeune veuve qui nous semble avoir mieux pris son parti des changements survenus dans la constitution de son pays. Mais quel curieux désordre, quel assemblée pittoresque de vieilleries somptueuses et de nouveautés frelatées ! Au moment où nous entrons, l’on écure l’appartement, et la jeune veuve, en se voyant surprise au milieu de ces domestiques embarras par toute une horde d’étrangers, d’abord rougit, puis nous accueille avec aisance, et, informée de l’objet de notre visite, elle se rajuste et s’empresse tout ensemble, nous faisant passer d’étage en étage et de chambre en chambre. Dans l’une de ces chambres, un savetier à barbe blanche, assis sur le bahut que nous y venons voir, répare des chaussures. Dans l’autre, où sont d’admirables buffets tout chargés de sculptures précieusement travaillées, gît sur un misérable grabat un vacher expirant. Dans la dernière enfin, et en regard de châles, de robes, d’attifements modernes qui sont épars sur des chaises, madame d’A. sort d’une armoire et fait passer sous nos yeux des ajustements d’autrefois, non pas des parures, mais des costumes tout riches de soie, de velours et de broderies ; des joyaux massifs, des pots, des coupes d’or, magnifiquement ciselés ; d’antiques ustensiles de