cette vue, le vicomte et son ami, qui apparemment s’étaient attendus à ne rencontrer dans cet endroit que quelques huttes de pêcheurs éparses sur une grève solitaire, à peine sortis de l’hôtel, y rentrent incontinent, pour reparaître tout à l’heure éclatants de toilette. Le vicomte est fleuri, bouffant, avec une énorme épingle sur le thorax. Le héron est poissonneux, flasque, avec une belle chaîne sur le sternum. Il faut que l’art de Grandville repose sur des analogies bien réelles, puisque, même sous ces dehors fashionables, cet Anglais-là paraît certainement moins à sa place au milieu de cette avenue remplie d’Anglais qu’il ne le paraîtrait, marchant à pas comptés, le long de cette grève solitaire qu’il avait rêvée. Après quelques tours d’avenue, tous les deux s’en reviennent souper, puis, se levant de table, ils allument leurs cigares, et c’est ce moment que M. Töpffer choisit pour les faire passer dans son livret.
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