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DIXIÈME JOURNÉE.


Il est à croire que notre Africain de cocher ne s’est pas couché, car à peine sommes-nous endormis qu’il vient nous prévenir qu’on donne l’avoine… Affreuse nouvelle ! Au bout d’un quart d’heure nous roulons de nouveau dans la plaine rase. Il est nuit encore, mais au lever du soleil le ciel s’enflamme, cet océan s’empourpre, et il faut convenir qu’à ce moment de la journée cette sorte de pays est pendant quelques instants imposante d’immensité, auguste de splendeur.

Cependant M. Töpffer met à profit ses loisirs pour interroger la carte ; car s’il sait à deux milles près comment on va à Gênes, d’autre part, dans la crainte d’être par là détourné de s’y rendre, il n’a pas encore voulu savoir comment on en revient. La carte lui répond que c’est long, très-long, non moins dispendieux, et voilà que M. Töpffer en devient tout triste.