Page:Torma - Le grand troche, sorite, 1925.djvu/40

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& l’eau grasse des mares au gros lot de canards
ramassant les sueurs des mâles & des filles les fards.

Je vois les affreux fruits sur les trottoirs souillés
de crapauds blancs aux salives remouillées
& les donneurs de sang & les donneurs de sperme
& les épouvantails cloués devant les fermes
négatif des fantômes & sucettes des vers.
Ombilic d’éléphant au miroir de l’hiver
Livre saint déchiffré par les pieux mânâdas
éternelle érection dans les bras de Bouddha.

Les mammouths invisibles planent sur les glaciers
sur les lacets qui étranglent le Thibet d’acier.
Leur trompe trempe dans l’éternité neigeuse
où Vichnou sourit à son verre d’eau gazeuse.
Défi de leur mamelle à la manie des Mânes

Les mammouths maternels font mammer leur marmaille
aux flancs spiritueux de leurs grottes d’azur
& tendres leur polissent de vertueux fémurs.

Sur le dos des mammouths dorment des cathédrales
vastes gares sans train & ventres sans entrailles.
Un blanc éclat de rire aux voûtes de cristal
aplatit sur leurs chaises les gardiens des musées.