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LE CATOBLEPAS


Les convives festoyaient aux nappes des autels
sans pouvoir déchiffrer les lettres incandescentes
Une femme déchirait ses seins impénitents
Un prêtre secouait les piliers de l’Église :
— Que la charrue purifie les champs excommuniés
Que les verges châtient les épaules privées d’auréoles. —
Les danseurs du bal des petits lits blancs
moururent carbonisés devant les autels
et trois évêques en aube sacramentelle
renversèrent à huis-clos les chandeliers éteints.

Alors le catoblépas resta seul
devant les beefsteacks gorgés de sang.
Et fouillant les narines des cadavres mondains
de ses vieilles dents gâtées par le sucre candi
il en tirait des boutures de géranium
et des poires vaginales en celluloïd.

Les amants renièrent l’amour ensemencé
les heures fraternelles aux plus fiers monuments.
Ophélie a jeté ses bras au cou du fleuve :
— Laissez passer le fil de l’eau assermenté ! —
En bottes de sept lieues les ogres illettrés
font ronfler des moteurs à cerveau d’écureuil.