établir un débouché qui offre les mêmes chances de profits que l’élève du mulet. Dans cette intention, M. le ministre de la guerre avait pris en dix-huit cent quarante-cinq, en faisant acheter les poulains à dix-huit mois, une mesure sage et vraiment nationale, mesure qui aurait produit un bien immense pour l’amélioration et la reproduction de l’espèce chevaline. Ce qui a fait malheureusement tort à cette mesure bienveillante, c’est qu’on voulut la généraliser, en donnant à toute la France ce qui ne convenait qu’à une partie. Car ce débouché si utile, si indispensable même, dans le midi, où l’on ne sait véritablement que faire de poulains que l’on ne peut pas élever jusqu’à quatre ans, devenait nuisible en Normandie, en Bretagne, et partout où l’agriculture, se servant de chevaux, à besoin de les acheter jeunes pour réaliser un bénéfice, lorsqu’elle les revend à quatre ou cinq ans. Or, cette mesure si nationale n’a manqué que parce qu’on a voulu la généraliser. Les cultivateurs des contrées à qui elle nuisait, en renchérissant la marchandise, se sont récriés contre elle, et ces plaintes fondées servirent pour le moment la cause de l’administration des haras qui eut assez d’influence pour la faire rejeter.
Eh bien, en agissant ainsi, cette administration n’a vu que son intérêt du moment ; car si elle eût réfléchi aux conséquences fâcheuses qu’elle produirait dans les pays dont le viens de parler, et dont l’effet a été de laisser la France sans chevaux au moment du danger, cette administration aurait pris à cœur d’appuyer, pour certains pays qui ne peuvent