vota avec le parti démocratique. — Non réélu à la Législative, Garnier-Pagès rentra dans la vie privée ; son faux-col mesurait alors seize centimètres de hauteur. — Aux élections de 1857, il se présenta comme candidat à la députation dans la première circonscription de Paris, qui lui préféra Émile Ollivier. Depuis ce temps, tous les habitants de cette circonscription font une mine si piteuse, que l’on n’a pas le courage de leur en vouloir. — Le 21 mars 1864, il fut élu par la cinquième circonscription, et condamné, peu de temps après, à 500 francs d’amende pour avoir participé à l’organisation du comité électoral démocratique, dont le but était de patronner des candidats capables de dire à M. Rouher : Brigadier !… vous n’avez pas raison. — Il se mêla de nouveau à la discussion des questions financières, et dirigea quelques jets de lumière électrique bien sentis sur les comptes de M. Haussmann, dont les imperfections s’étaient si bien accommodées jusque-là du demi-jour qui sied à la beauté et encore mieux aux chiffres mal faits. — En 1869, il fut réélu, mais non sans quelque difficulté ; au premier tour de scrutin, Raspail l’avait emporté sur lui. — Après le 4 septembre, Garnier-Pagès fit partie du gouvernement de la défense nationale ; il n’y fit pas tant de bruit que ses collègues ; mais il n’y fit guère moins de besogne. — Depuis la conclusion de la paix, il a abandonné les affaires publiques et dissimule la grimace de dégoût que lui inspire le général Trochu à l’ombre du faux-col de la vie privée.
Au physique, Garnier-Pagès est un beau vieillard a l’air honnête et convaincu. Si le père Cassagnac avait cet air là, il pourrait enfoncer bien des gens.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
Garnier-Pagès reste éloigné de la politique jusqu’au jour où celle-ci juge à propos d’en finir avec la gruerie de la « République sans républicains », le... 18... il accepte de nouveau un mandat de député et enfin, il meurt le... 19... léguant l’exemple d’une vie vertueuse aux jeunes républicains et ses collections de faux-cols au marché aux fleurs de la Madeleine pour envelopper les bouquets.
AVIS. — Par suite d’un traité conclu avec le Tintamarre, le Trombinoscope est servi gratuitement à tous les nouveaux abonnés d’un an à ce journal.
Province | 18 francs |
Paris | 16 — |
Adresser les mandats à M. Léon Bienvenu, directeur du Tintamarre, 151, rue Montmartre.