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nière dont Mme  Sand attachait ses jarretières ne doit être pour les admirateurs d’Indiana que d’une très-maigre importance. — En 1871, Mme  Sand a publié dans la Revue des Deux-Mondes plusieurs études dans lesquelles elle a vivement attaqué Gambetta. Nous ne croyons pas que le jugement de Mme  Sand, onzième manière, soit dit sans reproche, influe beaucoup sur celui de l’Histoire ; mais ce qui nous semble hors de doute, c’est que les années ont dû apporter de terribles apaisements dans l’esprit de Mme  Sand, et que si elle eût rencontré Gambetta sur son chemin trente ans plus tôt, nous aurions dû à sa merveilleuse faculté d’assimilation, un renom patriotique que n’eût pas manqué de lui inspirer le contact du jeune et brillant dictateur.

Au physique, Mme  Georges Sand est une femme au regard doux et profond ; le front est élevé, la bouche expressive. Tout dans ce visage harmonieux de lignes, dénote l’esprit et la bonté. Sa nature exubérante l’a jetée longtemps dans les extrêmes, surtout en matière d’opinions religieuses : Elle a passé une grande partie de son existence à alterner, de deux jours l’un, le doute à outrance et la foi aveugle. Aujourd’hui, c’est tassé, équilibré ou à peu près : elle croit à l’immortalité de l’âme, sans pour cela donner la préférence à l’eau de Lourdes sur l’eau de Vichy pour les maux d’estomac. Mme  George Sand, qui est un de nos plus admirables écrivains, manque d’esprit dans la conversation, au dire de beaucoup de gens qui l’ont approchée. Dumas père disait d’elle : — Ce qu’elle écrit est tellement supérieur à ce qu’elle dit, que j’aimerais encore mieux lire son livre de dépenses que de causer avec elle.

Août 1873.

NOTICE COMPLÉMENTAIRE

DATES À REMPLIR
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE

Mme  George Sand fait la connaissance de M. de Lorgeril le... 18..., de M. Tolain le... 18... et de M. Rouher le... 18... Ces relations lui inspirent successivement trois grands romans : un légitimiste, un socialiste et un bonaparteux. — Enfin, après avoir tour à tour fréquenté Veuillot, Paul de Cassagnac, M. Baze, M. Batbie, Gill, et autres hommes illustres de différentes opinions, qui tous laissent sur son esprit une empreinte de leur génie, elle meurt, le... 19..., du chagrin de n’avoir point trouvé de place, un soir, dans le train d’Asnières, et d’avoir été obligée de monter dans le compartiment des dames seules


LA BIOGRAPHIE, 15 CENTIMES. — PROVINCE, SOUS BANDE, 20 CENTIMES.

Paris. — Imprimerie F. DEBONS et Ce, 16, rue du Croissant.