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homme trop calomnié, en publiant ici quelques-unes des nombreuses améliorations qu’a apportées M. Baze dans le service des journalistes et des reporters à l’Assemblée. — Voici deux ou trois des articles du règlement qu’il a rédigé pour être affiché dans la tribune de la presse : « Chaque sténographe de journal a droit à trente-cinq centimètres de banquette ; seulement, pour lui faciliter les moyens d’écrire commodément ses notes, il doit prendre trois de ses collègues sur ses genoux, afin que tout le monde soit placé. — Les journalistes trouveront à l’Assemblée tout ce qui leur est nécessaire : ils ne sont tenus d’apporter que leur papier, leurs plumes, leur encre et leur charbon de terre. — Il y a une pharmacie permanente près de la tribune des journalistes, pour ceux que M. Baze aura mordus. » M Baze était aussi chargé de la distribution des entrées pour les séances. Il usa de ce droit avec tant de mansuétude, que les députés eux-mêmes s’en plaignirent ; et le 23 janvier 1873, sur une proposition de M. Dextrem, cette partie de son service lui fut enlevée. On pensait généralement qu’à la suite de ce vote de confiance, M. Baze rendrait son plumeau, il n’en fut rien ; il s’est tellement incarné dans la questure, que si on lui retirait ses fonctions, il continuerait encore machinalement à faire le geste de tirer le cordon.

Au physique, M. Baze a l’aspect agréable d’un oncle de vaudeville à qui son neveu demande de l’argent, ou d’un concierge que l’on réveille à trois heures du matin, en plein hiver, pour l’envoyer chercher la sage-femme du sixième. — Son plus gracieux sourire ne parvient à le faire ressembler qu’à un cocher de fiacre pris à la course par une famille de sept personnes, de la porte d’Auteuil à l’avenue de Saint-Mandé.

Février 1873.

NOTICE COMPLÉMENTAIRE

DATES À REMPLIR
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE

M. Baze se présente aux nouvelles élections le... 18... ; il n’est pas réélu. — En apprenant cette nouvelle, les sténographes du Rappel ouvrent une souscription le... 18..., pour lui offrir une muselière d’honneur. — Il rentre dans la vie privée le... 18... et est engagé le... 18... par les directeurs du Palais-Royal, en qualité de secrétaire, pour jeter dans les escaliers, les journalistes qui viennent demander des entrées de faveur. — Enfin, il meurt à ce poste, le... 19..., du chagrin de s’être laissé escroquer un strapontin par Louis Ulbach, déguisé en jeune fille du Conservatoire.


LA BIOGRAPHIE, 15 CENTIMES. — PROVINCE, SOUS BANDE, 20 CENTIMES.

PARIS. — IMPRIMERIE F. DEBONS ET Cie, RUE DU CROISSANT, 16.