Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/126

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our femmes et gens de lettres. Ai-je besoin de vous faire remarquer combien, rien qu’à entrer, tout cela sent le Balzac.

Lœtitia qui se demande si c’est une sorte d’ylang-ylang, le « balzac », », ou de « jardin-de-mon-curé », », approuve avec un air d’arrière-doute.

—D’ailleurs il a illustré un de ses romans ( « Ah ! oui, Balzac ! » s’écrie la modiste, qui a un éclair). Mais celui qui revit ici, dans ces femmes délicates, et toutes ces chantantes toilettes, ce n’est que le Balzac de Paris, celui des duchesses et des mystères mondains. N’est-ce pas Mme de Maufrigneuse qui est assise là-bas, d’un air fatal ; et, plus loin, la fille aux yeux d’or qui se promène avec son amie, au bord de la mer ; une de ses meilleures toiles. Quelquefois, elle danse un peu, sa peinture, rapport aux valeurs, vous savez.

— Je ne sais pas ; mais cette jeune personne qui est couchée là, sans chemise, avec sa jambe triangulaire, elle a l’air un peu en zinc — trouvez pas ? Ah, ça n’est pas joli, les femmes nues en Angleterre.

— C’est qu’ils n’en ont pas, ma chérie.

— Ecoutez : au lieu de dire des obscénités (sic), qu’est-ce que vous pensez de cet éventail dont j’ai envie ; le bleu, avec deux petits médaillons LouisXVI ?

— Je pense qu’il est vendu, Lœtitia. Ce qu’on aime, on finit toujours par découvrir que c’est vendu.

— Alors, allons-nous-en : vous me feriez pleurer.

— Allons-nous-en. En passant devant l’Art Décoratif, je vous montrerai des vues du Guipuzcoà avec des bateaux