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AU GOMORRHIS-BAR

C’était un petit jeune homme…

susurre avec sentiment un diminutif d’orchestre espagnol aux vestes écarlates. Tout à l’heure, il accompagnait les chansons — dignes d’un Martial ivre — que détaillait, avec des ronds de bras et de hanches, un petit jeune homme en effet.

Maintenant le voici, enlacé à son « poteau » qui danse cette espèce de valse de fakir, appliquée, appuyée, giratoire, qu’on valsait jadis dans les bals de barrière, qu’on valse encore au Moulin de la Galette — une valse où le couple tournoie sur lui-même comme un oiseau mort.

Un autre figurant, au visage de cabot ou de Vitellius, entre à son tour en scène. Il a vraiment une belle cravate, celui-ci, une cravate sang et or, et ne manque pas de quelque talent dans ses danses espagnoles — espagnoles comme son sur nom. Et cela fait songer avec nostalgie aux Academias de baile andalouses. Mais qui jamais l’aurait cru, que Séville fût si près de la Mer Morte.

Cependant une fille brune — qu’on rencontrait naguère