Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/63

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Aujourd’hui, pas davantage, le vicomte ne tenait pas à faire passer un équipage intégral sur des membres auxquels il était fort attaché — les siens. Non, il ne voulait, après un léger contact, que se jeter, comme on a déjà dit, fortement par terre (en dehors des roues) ; et puis faire réclamer une énorme indemnité à Mme de Malepas, par un avocat qui l’accablerait de choses désagréables en plein tribunal ; — qui lui reprocherait, entre autres choses, l’avarice bien connue quelle devait à la bassesse, sinon à l’obscurité, de sa naissance, Car Mme de Malepas était née Gardapié, des Gardapié, « Courroies et Poulies » ; et elle était la seule à croire qu’on l’avait oublié.

— Moi, je ne trouve pas ça très drôle, objectait Jacques, à qui son beau-frère expliquait ses plans ; et tu en a de bonnes avec tes « Courroies et Poulies ». Comme si nous n’en étions pas, Guillemette et moi, des Gardapié, sans compter les petits que tu lui feras.

— Que je lui ferai, demanda Gaétan avec une sombre ironie : par téléphone, sans doute ?

— Enfin, si ça t’amuse.

— Ça m’amuse ! affirma le vicomte avec ce même visage joyeux dont on s’écrie : « J’ai une de ces rages de dents… »

Et donc, ce même dimanche, au moment que le vicomte se jetait avec précaution devant Caudebec, il se sentit vigoureusement tirer en arrière, et, tandis que passait sa belle-mère, sans l’apercevoir seulement, lié par les bras d’un homme rouge mais mal habillé.