Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/12

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lique que le Béarn s’enorgueillit d’avoir donné à la France. Le même soir les vit rentrer ensemble entre les peupliers. Celui-ci regagnait sa maison sous les fleurs, au bord de la route sonore, et tel rit dans sa barbe, le faune gardien des fleuves, quand il frappe le sol de son pied démoniaque et fourchu. L’entomologiste, lui, tandis que d’un papillon sur son chapeau palpitaient les ailes, agitait son filet vers le ciel couleur de citron et les étoiles entrouvertes, comme s’il eût aussi voulu piquer Vénus à son chapeau.

Sans en dire la raison, un jour il quitta Orthez pour les pays noirs. Le livre, dont on donne ici la traduction, ne parut qu’après son départ. Presque tous les exemplaires lui en furent envoyés sur son ordre dans la jolie ville d’Atokapaméo, pour y être sans doute mangés aux termites. Mais il était mort cependant.

Ainsi son héroïne a vu la lumière dans le même temps qu’elle lui fut à lui-même ravie sur les bords africains. Elle y est, au Togo, d’un tel éclat que les plus élégantes Allemandes, ce n’est qu’à l’aide de conserves bleues qu’elles peuvent contempler les sables de ce rivage étincelant.

Paul-Jean TOULET, 1901.