Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/50

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notaire. Quelques bicyclistes, des gamins, deux portefaix de la gare, ivres en perfection, qui se tenaient par la taille, achevaient le cortège, qui se tut en abordant la place Jeanne. Et là, tous, avec des regards dont la férocité se fixait sur un ennemi qui par son absence trahissait assez le peu de son cœur, firent retentir la Mortiripuaire, hymne : « Fiers neveux ! » en disait le refrain,

Fiers neveux des Francs Ripuaires, Courons, en vrais républicains, Défendre, la main dans la main, Les privilèges de nos pères.

Vers 53, on y avait introduit une variante, qui fut abandonnée en 72. Les deux vers médians disaient alors :

Courons défendre l’Empereur, Et, fruits d’une antique valeur,… etc.

De nos jours, un instituteur radical-socialiste avait encore essayé d’un nouveau texte, mais qui ne plut guère qu’aux sandaliers. Enivrés de lyrisme, et du Bacchus acide de leurs vignes, on les entendit d’ores en avant,