Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/198

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vous qui avez déjà montré à mon égard tant d'intelligence et de dévouement. Je crois que vous avez plus ou moins fait la connaissance de mon mari. Vous devinez le reste: c'est que je ne voudrais pas demeurer tout à fait sans nouvelles de lui. N'est-ce pas là un désir bien naturel, quand même j'aurais juré de pas le revoir. Je ne vous demande pas une surveillance de tous les jours, pas même des détails trop intimes. Je serais heureuse seulement de savoir qu'il est heureux.

«Je voudrais que vous le fussiez également, Monsieur, que vous vous décidiez à faire oeuvre d'homme--et à ne plus m'écrire de lettres comme la dernière. Ne savez-vous pas que les sympathies ont leur secret qu'il faut respecter, au lieu de les traiter comme les enfants font des tulipes encore à demi-fermées, qui en ouvrent de force les pétales pour regarder plus avant, et ne trouvent au coeur qu'un peu de vide et de poussière? Ce sujet réservé, toutes les nouvelles que vous me donnerez de vous aussi seront les bienvenues, et quant aux questions