Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/216

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entendit un pas dans la sente, leva la tête, et reconnut le jeune Pierroulinn, son valet.

--Madame de Ribes fait dire à Madame la baronne... commença-t-il en français. Mais il s'interrompit, et conclut en béarnais:

--... que si voulez venir la voir. Elle vient d'arriver au château.

--C'est bien, répondit Sylvère, j'y vais, et elle se leva.

--Que peut-on bien me vouloir? se disait-elle. Peut-être des nouvelles de Paris.

Son coeur battit un peu à cette pensée. Elle songea aussi à la dernière fois que sa mère était venue à Hargouët. On avait dîné tard; et fort avant dans la soirée, tandis qu'on causait encore au salon, tout à coup la rumeur nombreuse et l'arôme d'une pluie d'orage étaient entrés à travers les jalousies. Tony était avec elle, alors; et, de se sentir seule, Sylvère soupira dans le sentier sombre.

Mme de Ribes sortit de la maison à sa rencontre: il était visible qu'elle était émue.

--Qu'y a-t-il? maman.