que les victimes du 2 décembre vont beaucoup mieux.
Mais elle ne pouvait point rire d’objets aussi graves.
Au moins de sa mère, et qui au reste se vantait d’y avoir tenu la main
jadis, ou le balai même, elle avait gardé une éducation religieuse
longtemps inébranlable. Mais voici qu’enfin, par des gradations
insensibles, Nane avait glissé à la libre pensée : devenue libertine, et
pour tout dire, anticléricale ; mais anticléricale à faire pleurer de
joie Mme M. L. Gagneur, anticléricale comme une loge.
Il est difficile de dire quelles influences lui avaient fait adopter une attitude d’esprit, dont on peut tout au moins dire que l’élégance y a peu de part. Nane ne fréquentait guère les journalistes, et de pharmaciens point. Peut-être avait-elle rencontré quelque israélite récemment converti : cela suffirait à mettre au dégoût la religion la plus solide.
Mais Nane ne le montra nulle part autant qu’à son lit de mort.