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Page:Tourgueneff - Récits d un chasseur, Traduction Halperine-Kaminsky, Ollendorf, 1893.djvu/12

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venir classique en France, ce sont bien ces admirables récits, qui, dans leur forme simple et modeste, constituent une véritable épopée des souffrances des moujiks attachés naguère à la glèbe.

La première traduction française qui ait été faite de cet ouvrage n’a pas donné à l’auteur toute la satisfaction qu’il était en droit d’espérer. Était-ce bien la faute du traducteur ? On ne saurait l’affirmer. Il ne faut pas oublier, en effet, qu’à l’époque où cette traduction fut faite, la littérature russe était à peu près ignorée en France. Le public français n’était pas encore familiarisé avec cette forme bizarre qui constitue le charme original des œuvres de nos grands écrivains russes. Le traducteur avait donc cru bien faire en donnant à l’ouvrage de Tourguéneff un vernis plus français, et c’est ce qui explique les coupures qu’il y avait pratiquées et les variantes qu’il y avait ajoutées. Aujourd’hui, il n’est plus besoin de recourir à ces stratagèmes ; ce qui paraissait bizarre il y a trente