Page:Tourgueneff - Récits d un chasseur, Traduction Halperine-Kaminsky, Ollendorf, 1893.djvu/20

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la telega rouler dans la cour. Nous sortîmes. Un gars de quatorze à quinze ans, les cheveux frisés et les joues rouges, était assis à la place du cocher et contenait, de toutes ses forces, l’ardeur d’un jeune cheval pie. Autour de la telega se tenaient six jeunes géants tous ressemblants à Fedia.

― Tous les fils de Khor, me dit mon compagnon.

― Oui, tous Khorians[1], ajouta Fedia qui nous avait suivis. Mais nous ne sommes pas tous ici : Potap est au bois, Lidor a accompagné le père… Attention ! Vassia, continua-t-il en s’adressant au cocher, va vite ; c’est le bârine que tu mènes, mais prends garde aux bosses et aux creux, tu gâterais la telega et tu causerais des inquiétudes au ventre du bârine.

Les autres Khorians sourirent à la saillie de Fedia.

― Faites monter Astronome ! cria solennellement M. Poloutikine.

Fedia souleva le chien qui souriait d’un air gêné et le déposa au fond de la telega. Vassia fouetta le cheval.

Nous roulions.

  1. Petits putois. Khor signifiant putois.