Page:Tourgueneff - Récits d un chasseur, Traduction Halperine-Kaminsky, Ollendorf, 1893.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Non, répondis-je, il est temps.

— Et toujours à la chasse ! Ah ! ces chasseurs ! Mais c’est une passion ! De quel côté allez-vous ?

— À quarante verstes d’ici, à Riabovo.

— À Riabovo ! Ah Dieu ! Alors j’irai avec vous. Riabovo est à cinq verstes de Chipilovka et il y a longtemps que je n’y suis allé. Pas moyen de trouver une journée libre ! Mais cela tombe à merveille. Vous chasserez tout le jour et le soir vous êtes à moi. Charmant ! nous souperons ensemble, j’emmènerai le cuisinier… Vous coucherez chez moi, ajouta-t-il sans attendre ma réponse. Charmant ! charmant ! C’est arrangé. Hé ! quelqu’un ! qu’on attelle la voiture. Vous n’êtes pas encore allé à Chipilovka ? Je devrais hésiter à vous offrir une nuit à passer dans l’izba de mon bourmistre, mais je sais que vous êtes très accommodant. À Riabovo vous auriez certainement couché dans un hangar… Partons, partons !

Et Arkadi Pavlitch fredonna une romance française.

— Vous ne savez peut-être pas, reprit-il en se dandinant sur ses deux jambes, que là-bas mes moujiks sont tous redevanciers. Une constitution. — Que faire ? Ils payent exactement