— Comment n’y aurait-il pas de samovar ? répondit avec fierté mon interlocuteur. Allez chez le père Timofeï ou bien à l’izba des dvorovis, ou bien encore chez Agrafena l’oiselière.
— Avec qui parles-tu donc, imbécile ! fit une voix partant de la chambre voisine.
— C’est un bârine tout mouillé qui demande où il pourrait se sécher.
— Qu’est-ce que c’est que ce bârine ?
— Je ne sais pas : il a un chien et un fusil.
Un lit craqua et quelques secondes après une porte s’ouvrit : entra un homme d’une cinquantaine d’années, gros, petit, des yeux à fleur de tête, un cou de taureau, des joues extraordinairement rondes et le tout très luisant.
— Qu’y a-t-il pour votre service ? me demanda-t-il.
— Je voudrais me sécher.
— Ce n’est pas le lieu.
— J’ignorais que ce fût ici un comptoir. Au reste, je paierais volontiers.
— Eh bien, au fait, on peut s’arranger, reprit-il. Vous plaît-il de passer ici ? (Il m’introduisit dans une autre pièce, non pas celle d’où il sortait.) Êtes-vous bien ici ?
— Très bien. Pourrais-je avoir du thé et de la crème ?