Page:Tourgueneff - Récits d un chasseur, Traduction Halperine-Kaminsky, Ollendorf, 1893.djvu/333

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— Comment ? comment ?

Mais Khlopakov ne répéta pas un mot : il faut de la coquetterie.

— Vous avez daigné manquer de touche : cela fait quarante à très peu. Permettez que je vous donne un peu de craie.

— Oui, Messieurs, dit le prince en s’adressant à tout le monde sans regarder personne, vous savez qu’on est convenu aujourd’hui d’acclamer au théâtre la Verjembizkaia ?

— Comment donc ! comment donc ! absolument, s’écrièrent plusieurs personnes, flattées de répondre au prince.

— La Verjembizkaia est une actrice excellente, bien supérieure à la Sopniakova, dit de son coin un petit homme chétif, à moustaches courtes et à lunettes.

Le malheureux soupirait pour la Sopniakova — et le prince ne le remercia même pas d’un regard.

— Gâçon, hé ! une pipe, dit un grand monsieur aux traits réguliers, l’air digne, le visage dévoré aux deux tiers par une immense cravate, tous les indices d’un Grec.

Le garçon courut chercher une pipe, et, en rentrant, il annonça au prince que le yamstchik Baklaga le demandait.