qu’il était à Francfort et qu’il allait se battre.
Il se souvint subitement d’une tante, devenue folle, qui chantait en valsant une chanson où elle appelait un officier, son « chéri » pour qu’il vînt danser avec elle.
Sanine partit d’un éclat de rire et répéta la chanson de sa tante : « Officier, mon chéri, viens danser avec moi… »
« Pourtant il faut agir, je n’ai pas de temps à perdre ! »
Il tressaillit en voyant devant lui Pantaleone un billet à la main.
— J’ai frappé plusieurs fois à votre porte ; expliqua l’Italien, mais vous ne m’avez pas répondu. J’ai cru que vous étiez absent…
Il présenta à Sanine le pli.
— C’est de la signorina Gemma.
Sanine prit machinalement le billet, le décacheta et le lut.
Gemma écrivait que depuis la veille elle était très inquiète, et qu’elle le priait de venir la voir le plus tôt possible.
— La signorina n’est pas tranquille, ajouta Pantaleone qui connaissait la teneur du billet : elle m’a dit de passer pour voir où vous en