ajusta son toupet et rentra précipitamment dans son soulier un fil qui sortait du pantalon.
Le jeune second-lieutenant entra, toujours rouge et troublé.
Sanine présenta les témoins l’un à l’autre :
— Monsieur Richter, sous-lieutenant, monsieur Cippatola, artiste.
Le sous-lieutenant fut légèrement surpris à la vue du vieillard. Mais qu’eût-il dit s’il eût appris à cet instant que l’artiste dont il venait de faire la connaissance cultivait aussi l’art culinaire !…
Pantaleone avait pris la contenance d’un homme qui toute sa vie n’a fait autre chose que d’arranger des duels. Les réminiscences de sa carrière théâtrale lui furent d’un grand secours. Il s’acquitta de son rôle de témoin comme s’il jouait un rôle.
Les deux témoins se regardèrent d’abord sans parler.
— Eh bien !… parlons des conditions ? dit Pantaleone en rompant le premier le silence et en jouant avec son cachet de cornaline.
— Parlons, répondit le sous-lieutenant, mais la présence d’un des intéressés…